Souvent peintre varie.
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L’artiste n’interroge pas le monde, il l’invente.
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Travail d’après nature : ne pas croire son modèle sur parole, et préférer sur mesure.
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Un rêveur ne se perd pas s’il s’oriente aux nuages.
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Discrétion ou indifférence ? Les silences se ressemblent.
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L’artiste n’interroge pas le monde, il l’éclaire.
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Artistes, ceux qui (ils sont légion), sans que personne ne les y ait invités, justifient spontanément leur travail (à qui veut entendre, soit, mais aussi aux autres), exposent leurs projets, étalent leur condition? Des bonimenteurs, plutôt. S’ils sont incapables de faire silence devant leurs propres œuvres, qui y parviendra ?
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La mort, voilà la véritable avant-garde.
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Le tableau nous doit la surprise, l’implicite, la question, le mystère, un monde, un remuement, un reflet, un évènement.
Répondons par l’effort.
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Enfoncer le clou dans la plaie.
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Ou bien, parfois : l’artiste n’interroge pas le monde, il le fuit.
(Variante : il l’évite)
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Glissement régulier de l’esquisse vers la révélation du dessin, frôlement permanent, affleurement, caresse : le crayon aime tant le papier qu’il est incapable de le quitter, ne serait-ce qu’une seconde.
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Plus tard, après lui, l’artiste définitivement immobile allongé silencieux absent, son œuvre sera prosopopée.
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L’idée diurne : un rêve éveillé.
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L’artiste versus le monde ? On s’interroge.