J’ai toujours aimé fréquenter les belles brumes.
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Cela m’ennuie que l’on confonde si souvent peinture et peinture.
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Sur les photographies, je suis toujours à mon inconvénient.
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Une toile ne s’achève qu’à la mort du peintre.
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J’écris penché et peins rouge.
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Dessiner, c’est confier son trait au papier.
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Un peintre annonce avec assurance : je fais la peinture que j’aurais aimé voir. Soit. Mais pourquoi la montre-t-il ?
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Tout vient de moi que d’autres m’ont donné.
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Au musée, l’autre jour, j’ai remarqué que l’intensité de mon regard sur une toile avait empêché quelqu’un de passer devant moi, comme s’il allait se cogner dans un mur. J’ai alors consacré le reste de la visite à détourner les gens. Très bonne exposition.
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Le bon dessin est dans le papier, le mauvais est dessus.
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Certains artistes ont beaucoup de succès. On se souvient d’ailleurs de leur très bel atelier.
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Le vieux peintre notoire est mort. On pourrait penser que ses courtisans en sont pour leurs frais. Mais non, ils trouvent encore le moyen de flatter sa mémoire.
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La toile est un rectangle vicieux.
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Je préfère, et de loin, les purs aux puristes.
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Pleurer nu, c’est l’être un peu plus.
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Chaque toile pourrait s’intituler “avant de partir”. La dernière se nomme déjà “le fait accompli” et je ne l’ai pourtant pas terminée.