Être bien inspiré, ce n’est pas avoir l’idée, mais toujours un carnet sur soi pour éviter son envol.
La vérité sort du trait des enfants.
Peintre voyeur, voyant, voyou, voyageur? Voyons voir tout, partout, tout le temps.
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On peut mettre l’idée en cage, mais penser à laisser la porte ouverte.
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La peinture est une surface s’inscrivant dans l’espace d’une pensée.
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Silence, ce sera notre dernier mot.
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De la reproductibilité de l’œuvre : pourquoi donc appeler faussaire celui qui se rapproche le plus du vrai ?
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Les dessous du tableau, ou l’intimité de la peinture.
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Le vent écrit sur l’horizon les arbres à l’italique. Un oiseau, allant dans son sens, trace l’accent aigu quand un autre, volant contre, se fait plus grave.
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Sans vision préalable de son travail terminé, il ne peut y avoir qu’errance. Pour certains, c’est le but.
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Les lignes du dessin ? Des sentiments.
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D’un drame, certains s’en remettent (à la peinture).
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Chaque artiste a son biais, son travers, son sens, sa courbure, son ploiement, autant de faiblesses indispensables à son art. Il apprend chaque jour à se méfier de ceux qui filent droit avec la tête haute.
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Le papier à dessin est une forme de papier hygiénique.
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Une élève me confie ne plus sentir de progrès. Je crois qu’elle a tort : son niveau d’exigence augmente.
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Le rose n’est rien d’autre que du rouge ciel.
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Entrer son regard dans l’autre et y laisser une trace, c’est déjà le dessin.
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Il semble que l’époque veuille que l’on soit davantage en quête de spiritualité et moins d’intelligence.
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Contraster, c’est faire une économie de moyens.
Sur un cartel, près de la toile : “propriété privée, prière d’entrer”.
Pas d’art sans douleur, sans peur et sans reproches. Même pour peindre la joie.
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