Visite d’atelier : “entrez, je vous en prie, faites comme chez moi”.
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On prête des intentions aux artistes. Nous les rendent-ils ?
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Le recul : peindre en pensant que l’on est un autre.
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Me dis parfois qu’il faudrait reconduire certains artistes à la frontière de leur art.
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Peindre sur toile et tisser tous les jours un fil de soi.
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Un pléonasme ? Art-thérapie.
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Certains artistes, pour marquer leur territoire, vont lever la patte jusque dans les églises.
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Evanouissement. Plus tard, je reviens aux autres.
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Chaque toile ne devrait-elle pas porter en elle un futur ?
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En peinture, on a souvent des problèmes avec le personnel.
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Le silence, mais à peine.
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Aujourd'hui, au dessus de la porte de l’atelier, un fanion rouge : risque 3 sur une échelle de 6.
Hier, un grand marouflage de plusieurs mètres carrés. Hissé drapeau carrelé de noir et rouge.
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Dans la région, une association se nomme Art et chapelles. Quelle lucidité !
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Le recul : peindre tout en pensant que l’on est déjà demain.
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Après son nom, en italique très gras sur sa carte de visite, sa qualité : peintre abstrait.
J’imagine aussitôt : peinture lacunaire, cache-misère, sans histoire, qui n’engage à rien, au bord du mensonge. Sinon, pourquoi préciser ?
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Suis tenté bien souvent de m’adresser au bureau des illusions trouvées.
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Une toile récente a été sauvée par les indiens. Un rouge et un jaune.
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Viens d’avoir une entrevue houleuse avec mon île.
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Le recul : peindre en pensant que l’on est un autre demain.