“Une seule issue : parler contre les paroles… Il n’y a point d’autre raison d’écrire” (Francis Ponge)
Peindre contre l’ombre seule
l’oubli, évidemment
le froid des yeux
la peur du blanc puis celle du plein
la paresse et la foule
les feux mal éteints et la cendre froide
Peindre contre l’habitude insoutenable
contre les questions qui reviennent et pourquoi peindre et quoi peindre et pour qui peindre
peindre contre
les lieux communs, les déjà-vus
les vertiges, malaises, relâchements
père et mère et vents et marées
le bruit de la satisfaction
soi
les regard fuyants, glissants, sans arrêt pour contempler
contre la pose, la posture, l’imposture
la forme seule et le mépris
l’embonpoint
l’achèvement, la fin
le soir même
le vague et le vaguement, les désengagements ou les peut-être
peindre contre le sacré
les prêcheurs et les sermons
peindre comme vivre
contre tous les vents conjugués
et les temps contraires
peindre sur l’envers et contre tout
peindre et vivre contre : rien ne s’y oppose.