samedi 5 janvier 2013

le contre et le contre

 

“Une seule issue : parler contre les paroles… Il n’y a point d’autre raison d’écrire”  (Francis Ponge)

 

 

Peindre contre l’ombre seule

l’oubli, évidemment

le froid des yeux

la peur du blanc puis celle du plein

la paresse et la foule

les feux mal éteints et la cendre froide

Peindre contre l’habitude insoutenable

contre les questions qui reviennent et pourquoi peindre et quoi peindre et pour qui peindre

 

peindre contre

les lieux communs, les déjà-vus

les vertiges, malaises, relâchements

père et mère et vents et marées

le bruit de la satisfaction

soi

les regard fuyants, glissants, sans arrêt pour contempler

contre la pose, la posture, l’imposture

la forme seule et le mépris

l’embonpoint

l’achèvement, la fin

le soir même

le vague et le vaguement, les désengagements ou les peut-être

peindre contre le sacré

les prêcheurs et les sermons

peindre comme vivre

contre tous les vents conjugués

et les temps contraires

peindre sur l’envers et contre tout

peindre et vivre contre : rien ne s’y oppose.