Coupés du bleu brûlant d’un sable
Vert-gris sonore ou froissé, orangé moite, noir d’or, pourquoi pas
Viendront si l’on veut
Là où l’on n’attendait personne
Un violet liquide puis parfumé, une ocre ventée d’airs lointains, un
rouge tiré au clair, sabré, coulant sur le dos, fait mine de ne pas savoir
La brèche
Mauvaise vie d’artiste ou vie d’artiste mauvais, ruisselant, au
pinceau trouble, à la toile rouée qui gonfle les heures et pousse vers un avant
sans cible dans des terres fatiguées
Cachons-nous sous le plissement des yeux rompus
Fendus
Tirons le jaune de la couverture à nous et laissons le froid saisir la
chair des encres
Mais silence, faisons silence, peignons silence, composons, arrangeons
silence, assez de fracas et de papier nu, habillons dedans, couvrons-nous des
chahuts de la couleur et des énigmes
Si nous le pouvons