Dessiner,
peindre ? Tout remettre à plat.
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Pour la sécurité routière, une journée
classée noire ne laisse rien présager de bon. A l’atelier, mes journées noires
sont celles de l’encre et semblent
toujours prometteuses. Ce qui ne les empêche pas d’être les plus
dangereuses, elles aussi.
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Cent fois l’ombrage sur le métier.
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Je dois m’arranger désormais avec ce
paradoxe : être à la fois agueusique et homme de goût.
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Pratiquer l’art de peindre pour ne
rien dire.
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La violence monte partout, jusqu’au
langage courant. Pour preuve l’emploi immodéré de l’expression « du
coup ».
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Certaines choses nous parlent,
d’autres nous hurlent.
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Peindre sans doute pour donner une
forme au présent.
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Exposer l’art-thérapie, n’est-ce pas
violer le secret médical ?
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Derrida ne m’a jamais arraché le moindre sourire.
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Le peintre, petit producteur,
subit des pressions pour fixer son prix en le tirant à la baisse : trop élevé
selon les critères du galeriste, ce qui rendrait la toile plus difficile à vendre.
Calculons rapidement que pour une toile vendue 2000 euros, par exemple, l’artiste en
retirera, au bout des comptes (prélèvement
des commissions, charges sociales, impôts, matériaux, transport, fonctionnement
de l’atelier — oui, les artistes, s’ils le peuvent, se chauffent, s’éclairent,
se lavent les mains et les pinceaux, etc.) au maximum 700. Le galeriste
insiste : 2000 euros, c’est trop, le prix ne passe pas auprès des clients,
affirme-t-il. Il faudrait baisser à 1500, ce qui rapporterait au mieux 500 à l’artiste. Certains vont
accepter par nécessité, ayant besoin au moins de rentrer dans leur frais réels
(mais où est passé le travail dans tout cela ?), d’autres non (plus
prétentieux ? plus exigeants ? moins soumis ?), refusant de réduire
leur tâche à peau de chagrin.
Conclusion vicieuse : pour vendre dignement, il faut avoir
les moyens.
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Le comble de la vanité : prêcher un convaincu dans le désert.
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Acheter des tableaux pour teinter sa vie ou pour blanchir de
l’argent crasseux ?
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Il était sûr d’obtenir un bon dessin sans avoir à souffrir d’un
effort. Voyant son dessin mauvais, il souffrit.
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