vendredi 28 septembre 2012

journal d’exposition (4)


mardi
Je reçois plusieurs réactions à ce que j’avançais à propos des titres, à savoir que seuls les arts plastiques se permettraient de présenter des œuvres sans titres.  On me répond que de nombreux morceaux de musique n’ont pas de titre et ne sont reconnaissables que par des références chiffrées ou codées. Parfaitement d’accord, mais ces références deviennent titres. Je voulais dire qu’il est nécessaire, pour une reconnaissance, de répertorier d’une façon ou d’une autre les œuvres à partir du moment où elles doivent être diffusées et que si l’auteur n’appelle pas, d’autres s’en chargeront, en chiffres, en lettres, en dates, en description, etc. Question pratique, car il faut bien porter au catalogue. Bon nombre de pièces de musique ou de tableaux ont été nommés postérieurement par des éditeurs ou des marchands.  Pour ma part, je préfère intituler moi-même mes toiles plutôt que de laisser à d’autres les titres posthumes. Pas confiance. Peur qu’elles deviennent  toile rouge n° 37 ou sans titre décembre 2003  ou bien —beaucoup plus grave : symphonie en jaune ou encore paysage imaginaire (des intentions, on n’en prête qu’aux riches et je n’en suis pas).  D’évidence, sans titre est bien une forme (abstraite) de titre. Peut-être aussi parfois une sorte de lieu commun sur des cartels paresseux.
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Les problèmes de presse locale ne vont pas en s’arrangeant. Il me faudra faire un billet spécial sur cette question, il y a tellement à dire. Mais en dire trop, n’est-ce pas prendre un risque avec un pouvoir qui peut vous oublier totalement et volontairement ?
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Eu le temps aujourd'hui de photographier l’accrochage, me disant que ça pourrait servir, un jour.  Quel contraste entre la foule du vernissage et le calme de ce début de semaine. Méditation sur le vide et le plein…